Bénévolat en ferme au Québec : reconnecter l’humain à la terre

Le bénévolat en ferme connaît un essor notable au Québec, en réponse à une volonté croissante de redonner du sens au travail, de renouer avec les savoirs agricoles et de contribuer à des initiatives durables. Loin d’être marginale, cette pratique prend racine dans une quête collective : celle d’une agriculture plus locale, plus humaine et plus résiliente. Dans ce contexte, de nombreuses fermes communautaires et éducatives ouvrent leurs portes aux citoyens désireux d’apprendre, de partager et d’agir concrètement pour leur communauté.

La ferme éducative 33 hectares, située à Mascouche, figure parmi les lieux emblématiques de cette dynamique. Elle illustre comment le bénévolat en ferme au Québec peut devenir une expérience transformatrice, à la fois personnelle et sociale.

Un engagement qui dépasse le jardinage

S’impliquer bénévolement dans une ferme, ce n’est pas simplement désherber ou planter des tomates. C’est entrer dans un écosystème vivant, apprendre par l’action, faire partie d’un projet collectif. Les tâches sont variées : travail du sol, entretien des cultures, récoltes, tri des légumes, aide à la préparation des paniers, accueil des visiteurs, participation aux événements éducatifs. Ce type d’engagement permet de découvrir l’envers du décor de l’agriculture de proximité et de mieux comprendre les réalités de ceux qui nourrissent la population. On parle de plus en plus de bénévolat ferme Québec pour désigner cette forme d’engagement citoyen enraciné dans le territoire.

La flexibilité de l’implication est un des atouts majeurs de ce bénévolat : quelques heures à l’occasion ou un engagement plus régulier, selon les disponibilités de chacun. Cette souplesse attire une diversité de profils : étudiants, familles, professionnels en quête de sens, retraités ou nouveaux arrivants. Chacun y trouve une manière de contribuer, à son rythme, à un projet porteur.

Une réponse concrète à des enjeux sociaux

Au Québec, plus de 7 millions de personnes vivent en milieu urbain. Le contact avec la nature, avec la terre, s’amenuise dans de nombreuses régions. Le bénévolat en ferme représente alors un moyen privilégié de retisser ce lien perdu. Il offre un espace pour ralentir, apprendre et s’engager dans des gestes concrets au service du bien commun.

En parallèle, le vieillissement de la population agricole constitue un défi majeur. Plus de 60 % des agriculteurs québécois ont aujourd’hui plus de 55 ans. Le renouvellement de la relève passe en partie par la sensibilisation et l’éducation du public à travers des initiatives participatives. Le bénévolat devient un tremplin pour découvrir un métier, éveiller des vocations ou simplement s’impliquer dans un système alimentaire plus juste.

33 hectares : un modèle de ferme éducative ouverte à tous

La ferme 33 hectares a été créée pour répondre à plusieurs besoins : soutenir les jeunes producteurs, promouvoir l’agriculture locale, et surtout, éduquer par la pratique. Ce lieu fonctionne comme une plateforme d’apprentissage collectif, où bénévoles et porteurs de projets partagent le quotidien agricole sur des parcelles biointensives.

L’approche pédagogique y est inclusive et horizontale. Pas besoin de diplôme ou d’expérience préalable : la curiosité, la volonté d’apprendre et l’envie de participer suffisent. Chaque geste devient une leçon vivante : comprendre la structure du sol, observer les cycles de la nature, expérimenter des techniques respectueuses de l’environnement.

Ce modèle permet aussi de tisser des liens forts entre les individus. Des relations intergénérationnelles et interculturelles s’y développent, dans un esprit de coopération. Pour beaucoup, la ferme devient un second foyer, un lieu de ressourcement, mais aussi d’engagement.

Des impacts durables sur les communautés

Le bénévolat en ferme crée des ponts entre monde rural et milieu urbain, entre alimentation et citoyenneté, entre nature et culture. Il favorise la résilience locale en stimulant les échanges, en valorisant les savoirs manuels, et en redonnant de la valeur aux produits issus du territoire. À travers cette implication bénévole, des communautés entières prennent conscience de leur pouvoir d’agir.

Selon l’Institut de la statistique du Québec, près de 40 % des bénévoles actifs dans la province choisissent des actions orientées vers l’environnement, la santé ou l’éducation. Le bénévolat en ferme regroupe ces trois dimensions, dans une même pratique accessible et transversale.

Vers une citoyenneté nourricière

Participer bénévolement à une ferme québécoise, c’est poser un geste politique au quotidien. C’est apprendre à produire, mais aussi à comprendre. C’est faire partie d’un mouvement qui cherche à repenser la manière de se nourrir, de vivre ensemble et de transmettre aux générations futures.

À Mascouche comme ailleurs au Québec, les fermes éducatives deviennent des lieux d’éveil citoyen. Elles rappellent que cultiver la terre, c’est aussi cultiver des liens, des savoirs et des espoirs. Et dans ce champ d’action, chaque bénévole, qu’il soit débutant ou passionné, a un rôle essentiel à jouer.