De l’apothicaire d’autrefois à la pharmacie d’aujourd’hui
Précurseur du pharmacien, la fonction d’apothicaire remonte à une époque où les textes médicaux s’inscrivaient sur des tablettes d’argile. Ainsi, comme la pharmacie, l’apothicairerie faisait office de vente des breuvages et médicaments pour le soin des malades d’antan. Comment s’est opérée l’évolution de cette branche médicale jusqu’à nos jours ?
Apothicaire : quel est l’historique de cette fonction ?
L’origine étymologique du mot « apothicaire » provient du latin « apothecarius ». Il peut être traduit par boutiquier, celui qui tient un commerce. Ainsi, lorsqu’on se fie à l’ascendance du vocable, on pourrait en déduire qu’il ne désignait pas à la base l’homme du médicament. En effet, pendant des siècles, l’apothicaire, considéré comme pharmacien fut initialement assimilé à un épicier ou un droguiste. Ces apothicaires d’alors étaient pour la plupart ambulants et confondus à des charlatans. Seule une minorité tenait de fait une boutique et était considérée à juste titre comme commerçant sérieux.
Ceux-ci vendaient différents breuvages et décoctions susceptibles de résoudre certains problèmes sanitaires. Toutefois, la composition des médicaments qu’ils commercialisaient n’était pas officiellement établie sur des bases scientifiques. Pour faire partir de la corporation, il fallait passer par une longue formation qui se résumait en un apprentissage des tours de main indispensables pour réussir les préparations. L’apprenant apothicaire niçois devrait au préalable détenir des aptitudes lui permettant de lire les formulaires et ordonnances des médecins. Au fil des années, la fonction d’apothicaire gagne progressivement en noblesse par égard au rôle joué au sein de la société.
Comment s’est réalisée la transition de l’apothicaire au pharmacien ?
La profession d’apothicaire s’autonomisa réellement vers la fin du XIIIe siècle. C’est en effet à partir de la Déclaration royale du 25 avril 1777 qui a définitivement séparé la pharmacie des autres activités, que le mot « apothicaire » fut substitué par celui de « pharmacien ». Ladite déclaration détacha ainsi de manière officielle les corporations d’apothicaires et d’épiciers attribuant le privilège de la vente des médicaments à la pharmacie. C’est alors que les apothicaires obtiennent, après une succession de mésententes avec les médecins, les chirurgiens et les épiciers en particulier, le monopole de la préparation des remèdes.
C’est à partir de cette période de l’histoire que la pharmacie est devenue une branche de la médecine exigeant des études. Ainsi que des connaissances approfondies pour son exercice. Une interdiction de vente des drogues simples au poids médicinal fut alors imposée. Aux épiciers et droguistes par la loi du 11 avril 1803. Toutefois, quand bien même il fut remplacé dans le reste du monde… Le mot apothicaire est resté en Allemagne. Mais aussi en Suisse alémanique, aux Pays-Bas sous la forme d’Apotheker, et d’Apteka dans les pays slaves.
Apothicairerie et pharmacie : quelle évolution au niveau des locaux ?
L’aspect du décor de ce qui est devenu à nos jours la pharmacie a subi quelques progrès. On parlait de boutique à la base. On pouvait y remarquer la présence délibérée d’animaux empaillés, des pots en faïence, sans parler de la disposition quelque peu archaïque des plans de travail et des comptoirs de vente. Après l’officialisation de la profession, la décoration a fait peu à peu son apparition dans le mobilier. Il fallait que le rangement des drogues et des médicaments préparés offre le maximum de commodités.