Le Japon a une longue et triste histoire avec les catastrophes naturelles dévastatrices. Bien entendu, on se souvient tous des tremblements de terre et des tsunamis comme celui de Tohoku en 2011 qui a anéanti des villes entières. Le pays souffre aussi de nombreuses inondations à répétition sans parler des typhons et de l’activité volcanique.
Pourtant, l’histoire de la nation du soleil levant comprend également d’innombrables récits sur la force de ses habitants. Et ses infrastructures à la pointe de l’anticipation des risques. Qu’est-ce qui rend le pays si résilient?
Le Japon, un pays sujet aux catastrophes
Quand on pense au Japon, on pense peut-être aux sushis, à la mode Harajuku ou à l’histoire des puissants samouraïs. Pourtant, beaucoup associent également le Japon aux tragédies. Les bombardements atomiques de 1945 ou le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011 sont des sujets courants dans les salles de classe et dans les médias. Pourtant, malgré cela, le Japon reste un pays prospère, développé, technologiquement avancé et accueillant pour les touristes.
Comment un endroit associé avec tant de destructions peut-il prospérer?
Est-ce simplement parce que les Japonais y sont habitués ? Sa géographie, son climat et sa place sur des failles tectoniques rendent le Japon naturellement dangereux. Les tremblements de terre, les tsunamis et les typhons sont des événements courants sur l’archipel nippone. Les volcans sont partout.
Historiquement, la plupart des structures étaient construites en bois, un matériau particulièrement sensible aux incendies et aux inondations.
Cela a pour conséquence que de nombreux sites historiques du Japon n’ont pas traversé les siècles. Ils ont été détruits par des tremblements de terre, des incendies, des bombardements de la Seconde Guerre mondiale ou d’autres calamités. Le temple Todaiji de Nara, l’un des plus grands bâtiments en bois au monde et un des sites les plus visités de l’Ouest du Japon, a succombé aux dégâts du feu et a été reconstruit… deux fois.
Même si la structure actuelle n’a que 300 ans environ, sa valeur historique n’a pas diminué.
Des cas similaires se rencontrent évidemment dans des endroits comme le château d’Osaka et le Kinkaku-ji à Kyoto. Même si ce dernier site n’est pas complètement authentique ou original, il est toujours très vénéré.
Les Japonais sont également très soucieux de reconstruire en gardant à l’esprit le caractère et le design d’origine. Ce qui aide certainement les sites à rester importants et authentiques aux yeux des habitants et des touristes.
La culture de l’efficacité et de résilience du Japon
Si on fait un sondage sur la perception que les gens ont de la société japonaise, quelles sont les réponses les plus courantes ? Principalement, le sentiment d’avoir affaire à une société homogène. Ensuite, l’efficacité quasi robotique des personnes et des infrastructures performantes. Ces opinions sont caricaturales, mais pas entièrement fausses dans certains cas.
Une étude scientifique a mis en avant la force de la communauté à sauver des vies lors de catastrophes. Notamment dans le secours apporté aux victimes du tremblement de terre de Tohoku en 2011. Ce «capital social» a également aidé à empêcher les gens de piller et d’agir de manière imprudente. Enfin, il a encouragé les Japonais des régions non touchées à collecter des fonds et à envoyer de l’aide. dans la région de Tohoku.
Non seulement les citoyens se sont entraidés après le séisme. Mais le gouvernement japonais a mis en place des systèmes pour répondre humainement à la catastrophe. Le système de gestion de crise du pays comprend des systèmes d’alerte aux tremblements de terre et aux tsunamis. Ce sont les plus avancés au monde .
Bien qu’il y ait encore des lacunes, comme dans n’importe quel pays, il est difficile de contester l’esprit travailleur et serviable des Japonais. Cela se traduit dans les faits par une récupération rapide après une catastrophe.
Le Japon a une approche unique de la reconstruction et de la préservation
Les infrastructures et le commerce japonais ont tendance à se remettre rapidement des catastrophes naturelles (et nucléaires).
Le mémorial de la paix d’ Hiroshima est l’un des monuments les plus marquants et les plus bouleversants du Japon, sinon du monde. Le site raconte l’histoire de la ville avant et après le bombardement atomique. Et cela d’une manière à la fois émouvante et déchirante. L’ancienne Hall de la promotion des Industries de la préfecture d’Hiroshima, maintenant connue sous le nom de dôme de Genbaku, a été renforcée mais laissée en place après le bombardement. Il est situé juste à côté de l’endroit où la bombe a explosé. Le parc et le musée sont construits autour de ce site.
En 1995, la ville de Kobe a été décimée par le tremblement de terre de Hanshin. Plus de 6000 personnes ont été tuées. Et une grande partie de l’infrastructure a été endommagée ou détruite. Y compris des bâtiments entiers, des métros et des autoroutes. Pour se souvenir de cet événement, une section du port de Kobe a été préservée telle qu’elle était après le séisme. Elle a été transformée en mémorial.
Aujourd’hui, ces deux villes sont magnifiques et prospères. Il est difficile de croire que quelque chose d’aussi ravageur ait pu se produire au siècle dernier. Pourtant, le souvenir des deux catastrophes demeure. Tel est l’esprit de la résilience japonaise : aller de l’avant, mais ne jamais oublier.