Vincent Martet, professionnel de l’énergie éolienne à travers la société GreenBear en Pologne, nous expose aujourd’hui quelques faits que vous ignorez peut-être sur ce type de source d’énergie dite « propre » pour l’environnement.
L’exploitation éolienne depuis bien des années
Les civilisations humaines exploitent l’énergie éolienne depuis des milliers d’années. En effet, depuis le début de l’histoire, les gens ont exploité l’énergie du vent. L’énergie éolienne propulsait les bateaux le long du Nil dès 5000 av. J.-C. En 200 av. J.-C., de simples moulins à vent en Chine pompaient l’eau, tandis que les moulins à vent à axe vertical avec des voiles de roseaux tissés broyaient le grain en Perse et au Moyen-Orient.
De nouvelles façons d’utiliser l’énergie du vent finissent par se répandre dans le monde entier. Au XIe siècle, les habitants du Moyen-Orient utilisaient largement les moulins à vent pour la production alimentaire. Les marchands et les croisés de retour ont ramené cette idée en Europe. Les Hollandais ont affiné le moulin à vent et l’ont adapté pour le drainage des lacs et des marais dans le delta du Rhin. Lorsque les colons ont apporté cette technologie au Nouveau Monde à la fin du 19e siècle, ils ont commencé à utiliser des moulins à vent pour pomper l’eau pour les fermes et les ranchs et, plus tard, pour produire de l’électricité pour les maisons et l’industrie.
Aujourd’hui, les éoliennes modernes utilisent le vent pour créer de l’électricité.
Quelques chiffres rappelés par Vincent Martet
Saviez-vous qu’une éolienne pouvait compter jusqu’à 8000 composants différents ? Le diamètre moyen des rotors des turbines installées en 2017 est passé à 113 mètres, en hausse de 135 % depuis 1998-1999. Les pales des éoliennes mesurent quant à elles environ 55 mètres, précise Vincent Martet. Quant aux tours d’éolienne elles-mêmes, il faut compter 85 mètres de haut, soit l’équivalent de la Statue de la Liberté.
Les éoliennes actuelles sont en général constituées de 3 pales pouvant tournant à une vitesse pouvant atteindre 320 km/h.
Éolienne et énergie électrique
Depuis 2009, près de 80 pays différents emploient ce type d’énergie pour produire de l’électricité à des fins commerciales.
D’ailleurs, l’énergie éolienne ne cesse de croître : en effet elle ne représentait que 0,1% de l’électricité mondiale en 1997. En 2010, ce taux est passé à 2,5% et à 4% fin 2016. Vincent Martet indique que c’est le mode d’énergie qui a le plus augmenté ces 10 dernières années.
Certains pays comme le Danemark et le Portugal emploient l’énergie éolienne pour près de 20% de leur consommation d’électricité.
Par ailleurs, les éoliennes peuvent même être installées en mer sur des structures flottantes, renvoyant l’électricité produite à terre à l’aide de câbles sous-marins.
La Chine constitue la part mondiale la plus importante du parc éolienne : fin 2017, elle comptait en effet 35% soit plus d’un tiers du marché mondial de l’énergie éolienne.
La deuxième part de marché la plus importante incombe à l’Union Européenne et la production d’énergie éolienne ne cesse d’augmenter notamment grâce à une météo plus propice (davantage de vent).
Vient ensuite le continent Américain (Canada, Etats-Unis, Amérique Latine) où les USA dominent avec 72,3% de la production du continent. En Amérique Latine, les trois pays les plus significatifs en termes d’énergie éolienne sont le Mexique, le Chili et l’Uruguay.
De façon globale, un parc constitué de 4 à 6 éoliennes permet de couvrir la consommation électrique d’environ 12 000 individus.
L’action de l’éolienne
Le rotor de l’éolienne démarre sous l’effet du vent et les pales se mettent alors à tourner. La vitesse de vent minimale pour le démarrage de l’éolienne est de 15 km/h. En revanche, il y a une sécurité : en cas de vents supérieurs à 90 km/h, l’éolienne cesse son fonctionnement.
C’est la rotation de l’axe éolien (entraînée par le rotor) qui permet la production d’un courant électrique alternatif. Après la production d’électricité vient ensuite l’adaptation de la tension. Ce phénomène se produit grâce à l’action d’un transformateur situé à l’intérieur du mât de l’éolienne. Cette adaptation de la tension électrique se traduit par une augmentation de celle-ci. Ce procédé permet un transport plus facile au sein des lignes du réseau.