L’affichage publicitaire numérique est interdit dans la capitale

Depuis février 2018, l’affichage numérique dans le cadre de la publicité est prohibé à Paris. Le contrat relatif à l’affichage publicitaire signé par la Ville de Paris avec la société JC Decaux et sa filiale Somupi a été rompu suite à l’approbation du Conseil d’État de la décision du tribunal administratif d’y mettre fin. Conséquence de ces mesures : 40 millions de recettes liées à la publicité qui échapperont à la municipalité pour 2018 et 2019.

Les panneaux publicitaires numériques déjà en place seront démontés

L’accord entre la Ville de Paris et JC Decaux en 2017 prévoyait de la publicité numérique sur 15 % des panneaux de ce fabricant d’enseignes. L’objectif de la municipalité était de faire comme les boutiques avec leurs enseignes digitales, mais également d’engranger 30 millions d’euros chaque année via les taxes et redevances diverses.

Cependant, il lui faudra oublier ces millions puisque le Conseil d’État a définitivement résilié le marché début février. Pour la petite histoire, les rivales de JC Decaux, Exterion Media et Clear Channel, ont saisi le tribunal administratif et ont obtenu gain de cause en avril 2017. Elles ont battu la mairie sur son propre terrain étant donné que le règlement local de la publicité à Paris interdit l’usage du numérique.  En tout, ce seront 1 630 panneaux de JC Decaux et sa filiale Somupi qui disparaîtront de la capitale d’ici l’été 2019.

Les plaignants n’en démordent pas

Exterion Media et Clear Channel ne se sont pas contentés de faire annuler le contrat principal. Au début de l’année, un autre marché, de gré à gré, a été conclu entre la municipalité et JC Decaux. Les panneaux numériques ont été exclus de cet accord qui devrait être valide jusqu’à aout 2019. Mais les plaignants sont de nouveau intervenus pour y mettre fin, ce qui a été effectué en décembre 2017.

Le contrat devait laisser à la mairie le temps de trouver un prestataire pour la campagne 2019-2023. Elle s’est alors tournée vers le Conseil d’État pour la cassation, mais a également perdu cette bataille. Selon cette institution, ce nouveau marché ne servait pas l’intérêt général et ce ne sont pas les moyens qui manquent pour assurer la « continuité de l’information municipale ».

Une perte de 40 millions d’euros pour la mairie de Paris

24 millions en 2018 et 16 millions d’euros en 2019, en tout, la municipalité de Paris perdra donc 40 millions d’euros. Une mauvaise nouvelle pour la mairie, mais une bonne pour les écologistes qui voyaient les panneaux numériques comme de la pollution visuelle. Ces derniers préconisent la plantation d’arbres pour remplacer les 1 630 panneaux qui seront retirés des rues et des murs.

Quoi qu’il en soit, la Ville de Paris a entamé une démarche destinée à faire revoir son règlement local de publicité. Elle compte bien faire autoriser ses panneaux numériques.